Il aura fallu attendre pratiquement TROIS ans pour que l'ANNO nous présente le fillot du splendide New Obscurantis Order sorti fin octobre 2001. L'attente fut longue, mais nous voilà enfin récompensés de nos souffrances (vomissements, crises d'hystérie, transes necessitant l'intervention d'un exorciste, etc...), car Redemption Process est en boîte (chez Listenable Records, après deux albums acclamés sortis chez Osmose).
Le son est encore plus énorme qu'auparavant, et tranche net avec l'ambiance froide et presque aseptisée du désespéré New Obscurantis Order. AN a su écouter les critiques constructives et présente donc un album plus triomphant, plus martial, à la manière d'un Drudenhaus mieux maîtrisé. L'exemple le plus frappant est le début de "The Shining", le premier titre, qui reprend quasiment le même rythme que "Ordo Ab Chao", épilogue de l'album précédant, tout en le sublimant et en gommant le côté larmoyant. Redemption Process se veut être un album conquérant, emphatique, vainqueur. L'énergie de Drudenhaus, la maîtrise de NOO, des choeurs féminins discrets tout comme il faut. Le chant de Hreidmarr a lui aussi évolué, il est plus mûr et les passages en voix claire sont totalement sublimes ("Codex Veritas", "Worship Manifesto").
Quant à la reprise d'Indochine, en ce qui me concerne c'est une grande réussite. Bien loin d'un classique copier/coller, AN apporte non seulement son son mais aussi son empreinte définitive : napes de claviers, voix hallucinée, pont symphonique (avec un passage parlé de toute beauté). On se retrouve à headbanguer sur du Indochine (excellent groupe dans son style au demeurant, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit...).
Par contre j'avoue qu'entendre "ouha ouha ouha holala" chanté par Hreidmarr m'a fait rire...
Le cap du troisième album est franchi, avec brio.
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