HARRIS, UN AMI QUI VOUS VEUT DU BIEN !
Deuxième opus des britanniques, Killers (pochette d'anthologie) est sans doute un ton en-dessous du précédent. Moins cohérent, plus fourre-tout, il n'en demeure pas moins très intéressant.
Détail par le menu :
2 instrumentaux pour ce disque. On commence avec "The Ides Of March". Une intro galopante et foncièrement martiale (cavalerie rythmique si chère à Harris), avec ta-ga-da et do-ré-mi à foison. Une excellente entrée en matière. On retrouve un autre instrumental, un peu plus tard : "Genghis Khan"... Envolée conquérante (normal) avec la grande cavalerie du guerrier moghol en deuxième partie. Épique et jouissif. Ces 2 titres sont bien sur basés sur les lectures éminemment culturelles de Steve Harris. Suivront Alexandre, La bataille d'Angleterre, la charge de la cavalerie légère...
Pour faire bref, on retrouve deux sommets sur cette galette, le premier, c'est l'inoxydable "Wratchild" : une bombe, teigneuse à souhait, taillée à la hache (comme Eddie sur la pochette) avec soli à l'arrache et un Di Anno au sommet de son art. Un classique rageur et enlevé qui n'a pas pris une ride en 30 ans. Imbattable.
Puis "Purgatory" avec sa montée furibarde, soli de feu et un Di Anno de rêve. 3 morceaux en un pour un titre beaucoup trop mésestimé ! Excellentissime.
N.B : plutôt que de nous saôuler avec cette vieille ritournelle rock moisi de "sanctuary" en live, pourquoi "DICKIE" ne tente pas cette perle sur scène ?
3 excellents titres pour la suite de la visite guidée : "Murders in the rue morgue" et son intro mélancolique et sa speederie classieuse, refrain entêtant et soli cristallins... ou comment rajeunir sans ambages ce bon vieux Edgar Allan Poe.
Avec "Innocent Exile", on attaque la basse avec les dents, Di Anno est une fois de plus impeccable. Excellent changement de tempos. À redécouvrir. Une vraie fraîcheur !
Puis un ton en dessous, "killers" : malgré son intro génial, le morceau est à peine moins convaincant par la suite. Un brin longuet.
Pour conclure, une triplette de titres plus secondaires avec pour débuter "Another life" et son roulement de batterie en intro... Di anno envoie la sauce pour un morceau sympa mais sans grande consistance. Break de belle facture à signaler pour un morceau gentiment cliché !
Attention ! La petite surprise du chef c'est "Prodigal Son" : véritable première expérience "King Crimsonienne" de Harris, les morceaux sonne furieusement rock ballade 70's...prémices quelque peu anecdotique des "progressives songs" (albums Somewhere in time et Seventh son) à venir.
Léger bémol au final avec "Drifter", un heavy-rock un rien bateau mais bien enlevé. Joli break ralenti et gigue guitaristique marrante pour un final en beauté.
Placé sur un exécrable "No prayer for dying", ce serait quand même le chef d'œuvre de l'album !!! Et de loin !
Pour conclure ce tour d'horizon, une question se pose à la réécoute de l'album... et si Di Anno (à l'époque déchiqueté 24 heures sur 24) était resté au chant, comment aurait évolué le groupe ?
L'histoire en décidera autrement et Maiden s'apprête désormais à conquérir le monde avec un métal plus typé et une diva charismatique au timbre caractéristique des 80's. Son âge d'or... avant la calamiteuse descente aux enfers du début des 90's...
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