Deuxième album de l'incarnation black metal sympho de ce groupe français, New Obscurantis Order est l'album de la consécration pour Anorexia Nervosa après le succès d'estime de DrudenhauS deux ans auparavant.
Dès les premières secondes de l'intro de Mother Anorexia, tout en samples de cordes orchestrés par Maistre Xort, le ton est donné : Un son plus posé, moins explosif que son coloré prédécesseur ; un album noir que la production quasi parfaite des DrudenhauS Studios ne laissait pas envisager. Ensuite le chant de RMS Hreidmarr, beaucoup plus puissant et maîtrisé, faisant oublier les débordements hystériques de l'opus précédant. On sent que la tournée en compagnie d'Immortal a beaucoup apporté au "jeune" groupe.
Cependant tout ne va pas bien dans le meilleur des mondes, comme le contenu brut de l'album nous le rappelle. Si New Obscurantis Order est moins criard que DrudenhauS, il n'en demeure pas moins aussi in your face. Les claviers plus discrets mais beaucoup plus efficaces de Xort laissent l'esprit de l'auditeur vaganbonder à travers de noires nefs tandis que les coups de blast de Mr. Vant martèle ses tympans déjà bien malmenés. Hreidmarr se fait plus rocailleux ou à l'inverse monte dans les aigues aux moments opportuns, faisant oublier les hurlements quelque peu linéaires de Drudenhaus.
Les titres s'enchainent parfaitement et évitent le piège de la répétition. Ainsi le deuxième titre "Châtiment de la Rose" commence brut de décoffrage, sans fioriture et peut rappeler le fabuleux "A Doleful Night In Thelema". Deux titres très violents pour le créneau du BM Sympho sont judicieusement placés : "Black Death, Nonetheless" et "The Altar Of Holocausts" qui en termes de brutalité et de violence n'a rien à envier aux plus célèbres bûcherons du milieu. Mais la perle de l'album, "Stabat Mater Dolorosa" suffit à occulter les ténèbres (notez la fabuleuse contradiction) de ces deux morceaux d'onyx. Un morceau ponctué de choeurs, une première pour le groupe qui est une totale réussite. Ce n'est pas pour rien que ce morceau est devenu un des hymnes du groupe en live, grâce à son martial final, simple mais pas simpliste et absolument exhutoire.
La version digipack de l'album comprend une reprise de Candlemass "Solitude" très efficace , mais ne connaissant pas l'originale je ne peux pas en dire plus.
La version vinyle quant à elle propose une reprise du cultissime "Metal Meltdown" de Judas Priest.
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