Cet album de dark ambient est extrêmement glauque et puissant, je tiens juste à faire une petite explication pour le titre du groupe : C17H19NO3, c'est donc la formule chimique de la morphine, alors imaginez si vous écoutiez ce genre d'album avec ça dans le sang je vous dis pas... Dès le 1er titre lancé, les tambours de l'apocalypse annonce très bien le départ d'un holocauste imminent, prêt à tout devaster. "Scarifice", étouffante, impérieuse, entremêlée de voix mourantes et malsaines portées sur des beats tombants comme des bombes sur le sol, le recouvrant de cicatrices béantes, qui seront d'innombrables nouveaux passages vers d'autres mondes plus obscurs encore."Terra Damnata" glisse vers les abîmes sombres et perdus, les tambours de la destruction poursuivent leur chemin démoniaque, toujours très impérieux et malsain, les voix tourmentées et désespérées nous serrent la gorge, la mélodie macabre mélangée à d'inquiétantes nappes fantômes a tendance a nous rendre fou. Les portes sont ouvertes, notre âme est prisonnière en ces passages maudits.
"Razor raped pain" joue habilement d'un thème basse/guitare, la voix écorchée omniprésente nous obsède.
On retrouve une ambiance symphonique, presque épique avec "The imperator" avec ses nappes de clavier et toujours les tambours qui nous martèlent la chair, on a l'impression d'être sous le commandement d'une force obscure et gigantesque.
La marche reprend, roulement de tambour avec nappe de violons angoissants, sons de cloches, accompagnés de savants accords de synthé lancinants et obsédants, "breeding" est sinistre, machiavélique, magnifique.
La suite est plus indus, on discerne des sons de machines, des métaux qui s'aiguisent ("the lords of bone and machinery"). on remarque l'indus surtout dans la rythmique de "Still Burn" vers la moitié de la piste, on entend retentir les trompettes de la mort annonçant leur pouvoir total, tout cela sur des nappes de synthé brumeuses.
"Androgyne" est complètement indus dans la rythmique avec des sons torturés de clavier, vers le milieu de la piste intervient le chant de femmes magnifique, dissonant mais qui redonne une certaine humanité que l'on avait perdu ou oublié depuis, l'une de mes préférés.
Enfin pour clôturer, une dernière piste assez anecdotique, elle pourrait nous laisser entrevoir une lueur d'espoir ("carrier of shadows"), peut-être par sa mélodie solennelle et majestueuse, mais très vite on se rend compte que les cloches sonnent et que notre heure est venue, il est temps maintenant a chacun de rejoindre son tambour, de se remettre en marche, à jamais.
Un petit bijou de noirceur.
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