Un line-up excellent, un belge (Herman Klapholz - Ah Cama-Sotz) et un canadien (Yann Faussurier - Iszoloscope), vous fusionnez le tout et ça nous donne de la DA bien froide surgie des profondeurs glacées du cerveau de notre cher H.P. Lovecraft, l'un des plus célèbres écrivains d'épouvante du XXème siècle. En effet, tous les titres de cet album ont pour thème les Grands Anciens, ils sont arrivés et ont façonné la Terre avant tout commencement; on les retrouve aussi dans le necronomicon, le livre des morts, écrit par l'Arabe dément Abdul Alhazred.
Le titre même de l'album fait référence à un Grand Ancien si on le traduit : "Echos de celui qui semble mort mais rêve encore" : Cthulhu lui même, entité haute de plusieurs kilomètres, la cité engloutie de R'lyeh est son repère ou il attend qu'on le réveille : l'invocation commence ! La 1ère piste de l'album sert de rituel afin d'appeler le Grand Dieu à la surface, les voix commencent l'incantation et montent en puissance, on est plongé dans une ambiance dark tribale.
L'album se construit avec une nappe de bruits sourds en fond, lancinante et obsédante, que l'on retrouvera dans chaque morceau mais toujours variée. Cet effet est très important car il nous donnera l'impression perpétuelle d'être prisonnier d'une brume mortelle et de ne pouvoir s'en dégager. Il renforce à merveille tous les effets qui interviennent par la suite par exemple les bruits de goutte d'eau, de porte en pierre qui coulisse dès la 1ère piste au tout début (cf cité de R'lyeh), les voix lointaines, déformées, malsaines au possible sont utilisées judicieusement pour nous mettre mal à l'aise (parfois même nous glacer le sang sur "Damamiach" ou bien l'apogée avec "Yog sothoth" et ses hurlements inhumains pendant 3m30 non stop, assourdissant).
L'indus/electro n'est pas en reste, bien efficace, on en retrouve dans pratiquement toutes les pistes, (c'est sur "Xenthonorohmatru" qu'on a le meilleur rendu, "Yog Sothoth" évidemment mais en plus inquiétant au niveau des sons electro, on retrouve d'ailleurs sur ces 2 pistes des sons de tambours annonçant la domination totale des Grand Anciens imminente). A noter juste une petite mélodie dans "Dhohna" bien angoissante sur un beat très hachuré et stressant.
On peut dire qu'on se sent appelé du début à la fin, par ses voix tantôt désincarnées, tantôt fantomatiques, le temps n'a plus sa place, les Grands Anciens sont revenus, ils sont le passé, le présent, le futur et ils contrôlent désormais l'espace infini de nos pensées les plus profondes... un superbe album à écouter avec n'importe quel bouquin de Lovecraft.
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