Formation qu'on ne présente plus, Arcana, menée par le talentueux Peter Petterson (désormais Peter Bjärgö) oeuvre dans un style médiéval aux ambiances fouillées, renvoyant l'auditeur à des temps où la spiritualité disputait le pas à l'obscurantisme.
Pour cette troisième réalisation on ne peut pas vraiment dire que les suédois jouent la carte de l'innovation à tout va, loin de là. Les morceaux sont dans la continuité de ceux de "Cantar De Procella" avec un feeling martial un peu plus marqué. Sur les 10 pistes que compte l'album on retrouve 2 titres de l'EP "Isabel" ("Hymn of Absolute Deceit" et "Love Eternal") et un de la compilation "The Absolute Supper" ("Winds of the Lost Soul"), pour donc un total de 7 nouvelles compositions sombres et solennelles comme l'époque dont elles sont l'illustration sonore.
Tirez les rideaux, débranchez le téléphone, allumez deux ou trois bougies et laissez-vous gagner par le sentiment de recueillement qui émane de la musique, à l'image de la statue en train de prier qu'on apperçoit sur la pochette: cet album est la bande son d'une véritable cérémonie médiévale.
La tonalité générale lorgne vers le rituel, avec le chant grave de Peter Petterson qui donne la réplique à la voix aérienne, quasi féérique, d'Ida Bentgsson. L'aspect martial est omniprésent à travers les nombreuses percussions et roulements de tambours ("Hymn of Absolute Deceit"), en parfaite osmose avec le sacré des cloches et des sublimes arrangements de cordes ("Diadema" et "Repentance").
Les hymnes épiques se succèdent, et on ne voit même pas passer les 3/4 d'heure que dure l'album tellement la magie opère et vous transporte dans un monde onirique. Arcana a trouvé son style et n'en dévie pas d'un iota: on prend les mêmes et on recommence diront certains, mais après tout pourquoi s'en priver quand c'est bien fait ?
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