S'il existait une Eglise de la Blastologie, le catalogue Unique Leader serait son Evangile et Gorgasm tiendrait le rôle de prophète, chargé d'apporter la bonne parole du latage de gueule auditif à l'humanité toute entière. Les petits gars de Chicago ne sont visiblement pas contents et ont bien l'intention de prendre d'assaut les tympans de leur auditoire, tel un panzer lancé à pleine vitesse sur la ligne Maginot.
Vous cherchez l'originalité à tout pris? Vous risquez de rester sur votre faim: les américains n'inventent rien mais se content d'appliquer efficacement une recette mainte fois éprouvée et qui fait toujours mouche en ce qui concerne le broyage des tympans. Cependant on ne va pas en chier une pendule car avec cette galette Gorgasm va vous titiller la rondelle à sec, après une bonne lubrification au gravier et au verre pillé.
Musicalement pas de surprise c'est du bon brutal qui lessive le cerveau, et même si ça tabasse sévère du début à la fin Gorgasm nous gratifie de moults changements de rythme au seins des compos, histoire d'éviter la monotonie inhérente au genre. Le batteur pillone donc avec la finesse parkinsonienne d'une batterie de DCA tournant à plein régime, les riffs de guitare sont hyper rapides et flirtent avec les graves, et on peut même profiter de quelques solos. Pas de surprise du côté du chant, c'est hyper guttural et au niveau des textes le vocaliste aborde des thèmes aussi raffinés que la brutalité sexuelle, la mutiliation, le meurtre et autres joyeusetés. Le train-train quotidien dans ce genre musical, mais avouez qu'on s'en fout un peu vu qu'on ne comprend rien à ce qu'il baragouine.
On passera sur l'artwork évidement d'un bon goût conventionnel (et plutôt moche je trouve), à vous faire regreter les illustrations de vos vieux bouquins de la bibliothèque rose. Remarquez vu le jeu de mot plus que douteux du nom du groupe, on ne pouvait s'attendre à voir Jojo Lapin ou Oui-Oui sur la jaquette. Autre cliché incoutournable du genre mais quasi absent sur ce disque: les cris de femmes torturées ou violées. Etrangement les déviants sexuels de l'Illinois y ont été molo sur ce coup là et on ne retrouve qu'un sample de même pas 10 secondes sur "Lacerated Masturbation", et un poétique "fuck you bitch" sur "Seminal Embalment".
Pour résumer l'album: une ambiance de sauvagerie perverse à vous claquer les cervicales à force de headbangs vigoureux. Si vous aimez le brutal death il serait plus que judicieux de jeter une oreille attentive sur cette bombe en puissance.
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