Cyclic Law, n’est plus à prouver qu’il est devenu en l’espace de quelques années un leader sur le domaine du Dark ambiant avec quelques formations déjà assez connues, et Kammarheit vient ici renforcer encore un peu plus ce statut . Derrière cette entité se cache un seul nom : Pär Boström. «Asleep...» n’est que son premier album, mais il ne fait pas figure d’inconnu dans la scène puisqu’il a participé à la compilation culte «Nord Ambiant Alliance» et a déjà sorti nombre de CD-R.
C’est dans une magnifique édition que ce présente le cd, un digipak très fin, en trois parties incluant un poster, laissant entrevoir deux photos en noir et blanc presque gratté et usé de chaque côté et le cd au milieu. Quelques lignes, et rien d’autre que du noir, nous n’en saurons pas plus…du moins pour le moment.
L’ensemble est composé de six pistes pour une quarantaine de minutes. «Hidding» nous ouvre doucement les portes vers un monde avide d’émotions et complètement désolé: l’œuvre est frappante dés le début, une noirceur incroyable se dégage.
«The Ruins And The Serene» enchaîne dans une obscurité des plus dense et claustrophobe, les nappes grondantes s’entrecroisent avec des élans presque apocalyptiques instaurant une ambiance tourmentée et éternellement récurrente. Plus axée sur un état de concentration, cette piste montre tout le travail de Kammarheit pour nous alourdir d’atmosphères.
«For The Innermost» montre un flot constant de lourdeur entrecoupé d’un son presque métallique à plusieurs reprises, les basses fréquences sont ici au maximum, pour finalement introduire le prochain titre «The Pognant»: terrifiant et tremblant, un vent fin souffle comme un courant d'air glacial des ruines fûmantes, vous vous sentez tomber de haut sans jamais atterrir… une voie sans fin qui vous mènera au plus profond du désespoir avec des crises de pure folie.
Des conditions froides qui amorcent «Epitome» et qui n’évoquent finalement rien si ce n’est la mort, un vide absolu, un néant total.
Enfin «Dreamhours» ferme la marche funèbre, un son grondant, on voyage au plus loin qu’il nous est donné d’aller vers une destination inconnue entendant au loin un son ? Une voix ? Un but ? Finalement non il n’existe plus rien, et ce voyage s’achève ici, désoeuvré de n’avoir rien pu faire…et vous laissant face a un cauchemar de lieux abandonnés.
Une seule impression se dégage du disque: celle du vide, et nous fait oublier le monde qui nous entoure et les choses de la vie, pour nous plonger dans une vision post apocalyptique. Personnellement l’album passe facilement, mais s’immerger à fond dans les morceaux demande bien des écoutes. Bien plus noir qu’un Raison d’être ou qu’un Desiderii Marginis, Kammarheit a fort bien frappé pour un premier essai et risque de se faire une place assez rapidement, et à juger à première vue le second opus, il est tout aussi puissant.
Edition limitée a 500 copies seulement !
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