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Chronique officielle  >  Deathprod - Morals And Dogma
Deathprod - Morals And Dogma

album Morals And Dogma
groupe Deathprod
label Runegrammofon
année 2004
style ambiant
lyrics indisponibles



tracklist

1. Tron
2. Dead People's Things
3. Orgone Donor
4. Cloudchamber

auteur Tomnet
date  03-08-2005

9/10

Deathprod est peut être un nom qui ne vous dit rien et pourtant derrière lui se cache Helge Sten, et ce «Morals And Dogma» est déjà son quatrième opus. Actif depuis près de dix ans en Norvège Helge n’est donc pas a son premier essai, et cet album offre ici sa meilleur prestation.

Quarante huit minutes pour seulement quatre titres, des morceaux frôlant pour la plupart les onze minutes et plus. Cela peut paraître court, niveau diversité mais assez enrichissant niveau qualité. «Tron» est donc la première piste à débuter cet album, elle nous plonge directement dans une ambiance sombre et profonde. Telle une véritable onde, elle approche de toute sa noirceur et vous frappe sans que vous ne puissiez vous en rendre compte. Un titre très atmosphérique et lent qui gronde par moment (sur le milieu) comme une vague, une véritable barrière venant silencieusement s’abattre sur vous. Si le titre est morne et plat il se termine comme il a commencé, et c’est avec le cœur palpitant légèrement plus vite que débute «Dead People’s Things».
Cette fois ci l’ambiance est moins noire mais plus triste et tourmentée et c’est au titre le plus long qu’il va falloir faire face, avec des conséquences des plus néfastes sur votre âme. Une méditation de plus de dix huit minutes sur vous-même, au son de la scie musicale qui vrombit en votre intérieur. Quelques lueurs frénétiques viendront ici et là vous narguer (un son plus clair) mais vous serez seul, ce qui me semble le traître mot de cette piste: replié, isolé, n’osant plus exister. Pourtant simple d’aspect, mais envoûtante et horrifiante, la mélodie est si fragile qu’elle a tout pour vous briser en un instant, si lourde a porter et si dure.
Vous êtes toujours là ? «Orgone Donor» débute au violon, et exprime ici, toute sa puissance, qui va véritablement lier la musique à l’atmosphère. Au fur et a mesure l’ambiance devient plus funéraire, et les sons plus clairs, plus stridents (3 minutes) deviennent carrément criards et saturés (4 minutes), presque comme si les instruments sonnaient faux. L’ambiance tenue a l’orgue toujours mortuaire vous enfonce un peu plus et ces sons perçants s’atténuent pour vous laisser perplexe sur votre avenir…
Voilà venir la fin du disque, avec ce «Cloudchamber» teinté comme à l’ouverture de l’album, d’une piste obscure et pesante. Vous naviguez en plein brouillard, enfermé, dans les hautes stratosphères comme le titre peut bien le faire sentir: perdus en plein nuages.

Cet album aurait pu s’appeler «Immersion» tant il pousse l’auditeur a s’investir dans la musique et a le noyer dans ces détails lugubres. C’est fou comme ce disque vous bouffe de l’intérieur et vous nettoie finalement de toute impuretés. Sûrement sa meilleure œuvre.

Par ailleurs sachez que le cd est trouvable facilement en édition simple et qu’il existe une version « Box Collector » réunissant toute la carrière de Helge sur plus de dix ans. Retrouvez toute sa discographie dans un pack bien sombre (noir et rien d’autre) completé par des inédits et des rareté ainsi qu’un livret fort intéressant sur sa théorie personnelle de l’approche de la musique.

note des visiteurs
nombre de vote(s) 1

8/10





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