En matière de Dark ambiant, la scène française est bien pauvre, et c’est surtout du côté suédois, qu’il y a du potentiel. Pourtant Eternal Dunes, duo français formé en 2004, vient tirer son épingle du jeu en nous sortant ici sa toute première démo, qui a vraiment de quoi surprendre, et rivaliser avec les maîtres.
Le ton est donné dés le début, une musique sombre, lente, et surtout très lourde. Le début nous plonge dans une mer, où ne règne que le silence, et les quelques crépitements qui se font entendre, ne sont que des reliques d’un monde qui autrefois existait, maintenant englouti au plus profond. Le clavier vient appuyer ce monde et montrer que finalement, il ne reste que des ruines résonnantes.
Puis nous voilà plus proche des fonds, et c’est quelques échos se font plus ressentir, comme si quelque chose existait encore, ce n’est qu’un souffle d’une petite symphonie grondante bientôt arrivant a terme.
Nous ne nous étions pas trompés, il s’agit bien là d’une voix, d’une espérance, a des milles sous la surface, une chose, un fragment persiste a croire, nous assistons au merveilleux paysage intemporel, et incroyablement riche, dont nous ne pouvions imaginer. Pris au grand dépourvu nous nous laissons entraîner vers cette onde, toujours plus bas… vers cette voix si majestueuse, un appel de sirènes, vers le trépas, et les abysses de ce que fût.
Nous arrivons finalement a notre but, et nous découvrons ce que personne d’autre n’a jamais vus : l’abandon le plus total, l’agonie même, et la souffrance de ne plus être. Les cris de désespoir, se font plus fort, et impuissant nous assistons à cette torture sous nos yeux.
Tout est détruit, ronger, et déformer par le temps, en décomposition presque macabre, il règne un climat dense, où la mort rôde, mais pourtant, une chose nous guide, nous traîne aux à côtés… Puis rien, le néant, nous sommes victime de cette maladie, elle nous entame, nous envahit, et nous découvrons son véritable but, nous prendre notre peu de vie, nos rêves, notre force. Nous sombrons inconnu, comme à notre arrivée, oublié pour toujours, perdu a jamais.
Bien plus qu’un simple voyage, nous coulons toujours plus bas de titres en titres, et chacun s’efforce de nous détruire un peu plus, si au début ils nous font juste voir, nous nous rendons compte qu’ils nous attaquent un petit plus à chaque fois.
Les titres sont très bien choisis, par leur signification, pas trop long, et trente trois minutes, suffiront à vous faire sombrer totalement. Anxiety, nous offre une vision surprenante où vous vous sentirez, mal a l’aise par moment, mais tiré tout le long vers le bas, accompagné, guidé, et rien ne vous stoppera, vers ce destin aux futur incertain.
Voilà une bien belle épopée, et un démarrage incroyable, pour ce duo, a mi chemin entre un Raison d’être (Requiem For Abandoned Souls) un Desiderii Marginis (Songs Over Ruins) un Lustmord ou un Kammarheit (et je pèse mes mots pour ces éloges) La production est là un peu faible, et il vous faudra monter le son, mais a bon niveau vous pourrez pleinement appréciez la musique.
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