A la manière de « Diabolis Interium », la pochette montre un cornu sur un fond, couleur Flammes. A l’intérieur, deux mains griffues tiennent un bébé au regard noir avec des dents de prédateur carnassier et une belle paire… de cornes ! Un titre en latin, un livret en imitation parchemin ou grimoire… ça fait très « catchy » et au premier abord, on peut supposer que le contenu est défaillant puisqu’il y a eu un gros effort de « packaging », pour le rendre malsain, mais également bourré de clichés !
Après 4 ans d’absence, malgré le live et un split pour faire patienter les fans, les suédois ont sorti en 2005, chez Regain Records, leur quatrième album « Attera Totus Sanctus », enregistré et mixé au Dug Out Studio, par Daniel Bergstrand. Par rapport au dernier enregistrement le line-up a quelque peu évolué puisque Chaq Mol a repris la guitare des mains de Dominion et que Emperor Magus Caligula a délaissé la basse, au profit d’un musicien de session (Gustaf Hielm), pour se concentrer uniquement sur ses vocaux et l’écriture des textes.
Une production donc propre, comme on peut en attendre de groupes de la renommée de Dark Funeral, mais moins poussée que sur « Diabolis Interium ». On dirait qu’ils ont essayé de revenir à leurs premiers albums, dans le genre « Vobiscum Satanas ». Rien de musicalement exceptionnel sur ce cd, je veux dire qu’il ne révolutionne pas le genre mais même si ce n’est pas très original, c’est quand même accrocheur. La musique de Dark Funeral est unique, elle a une identité propre et donc le tout fonctionne bien malgré tout. Ça reste violent mais des ambiances se sont glissées dans les morceaux pour leur donner une étendue supérieure, pour être plus que simplement « rentre dedans ».
Cet album est une avancée pour le groupe avec un léger regard en arrière et c’est pourquoi je le décomposerai en deux parties. La première, nous montre le nouveau, le grand, « Dark Fu » ; et la seconde, qui serait comme un « best of » du groupe, ou même un hommage à leur début, regroupe les recettes qui ont fait leur renommée.
Une musique rapide, quelques rares pauses, pour qu’on souffle un minimum et non pour nous gaver de façon indigeste ; des vocaux écorchés à la limite du timbre originel de Caligula, une ambiance satanique pour 42 minutes d’une déferlante suédoise. Cet album est d’une sincérité débordante. Tout le monde n’accrochera pas forcément à cette galette, ceux qui ont apprécié l’opus de 2001 aimeront sûrement celui-ci car la prod est claire, même si moins travaillée que le précédent. Pourquoi, d’ailleurs, Lord Ahriman et ses compères ne nous ont pas livré un autre album entre temps ?! Car ils ne voulaient pas faire un disque pour le seul plaisir d’en sortir un et de l’ajouter à leur discographie. Ils voulaient le travailler et minutieusement introduire chaque instrument et nuance à leur place. Ce qui est honnête et tout à leur honneur ! Les quatre derniers titres, qui me rappellent les débuts du groupe et tout ce qui va avec, sont, sans hésitations, mes préférés. Plus précisément « Final Ritual » et « Atrum Regina » ; assez lent, même le plus lent, mais néanmoins puissant et malsain grâce à ses atmosphères sombres ; titre qui est, selon moi, le « Must » de l’album, un pur produit de composition et d’équilibre, entre ambiance et violence.
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