Les autrichiens d’Astaroth étaient, jusqu’à aujourd’hui condamnés à croupir au purgatoire de la confidentialité. Faute à qui, faute à quoi, tout reste à déterminer. La principale explication de cet isolement forcé proviendrait, tout simplement, d’une identité artistique ne brillant ni pour sa singularité ni par sa grandeur. La seconde raison serait, à mon avis, le manque d’intérêt que le label (CCP) a porté au soutien promotionnel des trois premiers albums du groupe, passés tel des étoiles filantes dans le ciel déjà chargé de l’actualité musicale. "perpetual organic hatework" est censé changer la donne. Ma première impression est d’affirmer que le groupe va devoir, encore bien longtemps, jouer les seconds couteaux. Malheureusement le professionnalisme, même si il y contribue, ne suffit pas à acquérir une certaine reconnaisance.
Tout d’abord, je fus préalablement surpris par la luminosité de l’artwork. En effet, un tel visuel est plutôt inhabituel pour un groupe de black metal, même moderne ! Ensuite, pour ce qui est du contenu, décrire la musique d’Astaroth n’est pas bien compliqué! Officiant dans un registre black assez classique me rappelant la période IX equilibrium du grand Emperor (en moins sublime et surtout moins complexe), le trio autrichien parvient, sans nous surprendre, à accéder à une dimension artistique intelligente et incisive. Les parties de guitare rythmique sans être réellement mauvaises manquent de ce petit supplément d’âme, indispensable pour pouvoir se démarquer. Les claviers, quant à eux, déterminent la teneur mélodique des morceaux. Aidé d’une production étonnante de clarté et d’un jeu de batterie époustouflant car rapide,précise et volontairement sur mixé, Astaroth bénéficiait, pourtant de bons arguments pour que l’auditeur adhère. Finalement le constat est plutôt contrasté car après une ouverture d’album assez anecdotique et une première partie sans saveur, seuls deux titres se révèlent dignes d’intérêt pour leur accroche et leurs refrains entêtants ("Soulcloned", "Eugenic"). C’est insuffisant et on ne peut que regretter, de surcroît, la durée bien trop courte de l’effort (7titres pour à peine 36 minutes de musique).
Mon impression finale me permet de conclure que cet album se situe dans une moyenne acceptable mais ne donnera pas satisfaction aux plus exigeants d’entre vous (moi y compris).
|