Après un album en 2003 et un MCD en 2004, voici le cru 2005 de Bilskirnir (et oui encore un MCD). Si vous connaissiez déjà les réalisations antérieures du one-man-band vous ne risquez pas d'être surpris : le groupe ne dévie pas d'un iota du style pratiqué précédement, à savoir une musique majoritairement mid tempo, regorgeant d'arpèges et fortement influencée par Burzum ainsi que toute la scène black depressif. Les hurlements transpirent la rage et la haine, et le fait que la voix soit mixée très en avant ne fait que renforcer l'impact des lignes de "chant".
Niveau production rien à redire, on retrouve des sonorités raw black mais on discerne parfaitement les notes, contrairement à la soupe sonore qui nous est trop souvent servie sur ce genre de galettes. Bien qu'un peu trop étouffée la batterie arrive quand même à se faire entendre et ne blaste jamais, malgré quelques accélérations et de la double par moments. Les grésillements des guitares hypersaturées flirtent souvent avec les aigües, et on peut noter la présence de nombreux leads qui contribuent à rendre la musique un peu plus mélodique.
La première piste annonce la couleur : sur plus de 7 minutes elle enchaîne les riffs doomy ponctués de hurlements écorchés, mais ce n'est qu'une mise en bouche pour les pistes suivantes. La montée en puissance se poursuit sur le deuxième titre, beaucoup plus rapide et dont le riff principal est redoutable d'efficacité, simple mais percutants. Cependant c'est sur le troisième morceau que la formation allemande nous montre toute l'étendue de son talent : encore plus rapide que les pistes précédentes, plus mélodique, plus entêtante, plus haineuse, on atteint vraiment des sommets d'intensité.
Alors certes Bilskirnir n'a pas inventé la poudre, mais l'efficacité est toujours de mise et on en demande pas plus. Mon seul regret est que le MCD soit si court car on reste vraiment sur sa fin au bout des 19 petites minutes qu'il dure.
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