J'aime l'esprit que se forge les groupes à se prétendre « le groupe le plus violent du monde», car il faut assurer derrière pour prétendre à un tel titre, surtout tenir la cadence. Cette fois-ci Anaal Nathrakh revient en puissance pour ce troisième album et risque bien de prétendre à bien plus de «violence» et ne venez pas me parler «d'Armageddon», c'est déjà obsolète.
Eschaton a de quoi nous en mettre plein la vue, nous ravager la figure, en effet le groupe possède pas mal d'atouts non négligeables et permet d'amadouer tous les fans de Black metal et les adorateurs de Death/Grind. Mêlant la noirceur à l'agressivité, le groupe peut facilement se targuer d'être LE groupe le plus extrême, et le plus en vue ces derniers temps dans le milieu du Metal extrême. Une musique moderne, sombre et résolument violente. Un son très massif, étouffé mais d'où sortent des salves destructices criardes, une certaine rage interne qui bat pour une destruction finale.
Le résultat est pourtant là, des morceaux précis qui rendent le tout impressionnament fort et vif mais très bien structuré, notament par plusieurs breaks. Je crois même que le groupe a voulu choquer déjà par son visuel : un rouge éclatant pour la pochette, mais aussi et surtout par ce son qui dérange : une production nettement meilleure, des structures plus complexes avec plus de solos au niveau des guitares, des vocaux plus extrêmes et variés, laissant ainsi la place à des voix plus claires, une boîte à rythme enfin propre qui rend parfaitement bien ce côté lourd et acharné. Enfin ce côté indus qui referme ce volcan de fureur assez martial déstabilise encore plus.
Assez impressionant par sa violence, je ne cesserai de le dire, ces deux gars savent bien ce qu'ils font et savent encore mieux où emmener leur musique; on notera d'ailleurs l'apparition de Shane Embury (Napalm Death) et Attila Csihar (Mayhem) en guests. Je trouve l'album plus inspiré et riche qu'auparavant, beaucoup plus intense, direct et nettement plus énergique; Eschaton reste ma premiere rencontre avec cette puissance qu'est Anaal Nathrakh, un album révélateur et dérangeant d'une furie qui bouillonne, s'injectant en intraveneuse, pour vous brûler audititivement.
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