Il est maintenant de notoriété publique que la France est bien présente sur la scène metal européenne et ce n'est pas Hegemon qui me fera mentir avec ce By This I Conquer, muselant ainsi ceux qui ne jurent que par l'école scandinave.
Après cette introduction quelque peu teintée de chauvinisme mais tellement vraie, entrons donc dans le vif du sujet. La pochette elle même nous met directement dans le bain: pas question de gay pride ici, il s'agit plutot d'enfourcher sa monture et d'aller joyeusement trucider tout ce qui bouge au son des glaives entrechoqués, des os qui craquent et des cris des blessés.
Nos frenchies ont écouté pas mal de black suédois et ça s'entend: on pense à Sacramentum, à Dissection pour l'utilisation fréquente de la guitare accoustique, voire même à Lord Belial sur l'interlude, qui me fait penser à celle de Enter The Moonlight Gate (Forlorn In Silence pour les incultes). Oui mais voilà, nos petits gars ont su digérer leurs influences pour nous concoter leur propre sauce et imprégner les compos de leur identité, au lieu de nous recracher les mêmes riffs comme c'est trop souvent le cas.
L'ambiance de l'album est agressive, furieuse même, retranscrivant parfaitement la thématique guerriere dans laquelle baignent les compos. Les musiciens se sont creusés la tête pour apporter de la diversité à l'ensemble, et on a droit à de nombreux changements de rythme au sein de chaque morceau: ça blaste, ça ralentit, ça repart de plus belle pour écraser toute tentative de résistance, et on ne peut que se réjouir qu'ils évitent les habituels clichés du genre: blastbeat suivi de blastbeat et encore blastbeat (vous avez dit Marduk?).
Pour une premiere production, Dysphorie ne s'en tire pas trop mal: le son des grattes est compact et bien rentre-dedans, loin des prods "necro" noyant les accords dans une soupe sonore.
La basse est plutot bien mise en avant et se permet même quelques incursions sympathiques au 1er plan. La batterie quand à elle est bien mixée (les snares claquent bien, ya pas à chier) et on sent que le cogneur met du coeur à l'ouvrage sur les passages de double. Niveau chant on a droit à un petit effort de diversification fort bienvenu: alternance de vocaux gutturaux limite death et voix hurlée typiquement black, le tout relativement bien exécuté. Même si ça ne casse pas des briques ça envoie quand même sévère.
Vous aurez compris que cette galette a su s'attirer mes faveurs, alors pourquoi "seulement" 8/10 demanderons les curieux? Le problème est que tous les morceaux ne sont pas de qualité homogène et certains valent plus le détour que d'autres. Ce léger défaut est cependant rapidement oublié au bout de quelques écoutes, d'autant que des titres comme Warfare unleashed, The rise of the empire of mine, Stigmata ou meme No glory for traitors et le titre éponyme justifient amplement l'acquisition de cet hymne à la guerre.
Essai transformé donc, Hegemon part à la conquete de nos tymans, avec la délicatesse d'un buldozer manoeuvrant dans une boutique de porcelaine, et l'efficacité d'un parpaing lancé en pleine gueule. Alors hop, on se bouge les fesses et on file de suite chez son dealer de zik extrème acquérir ce CD et supporter ainsi la scène française. Cocorico !!!
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