Explorant toujours de nouveaux aspects de sa musique, Peter Andersson avec son projet Necrophorus nous prouve encore une fois qu’il sait se renouveler, et nous faire partager de nouveaux horizons, toujours plus loin. Si avec Raison d’être il ne faisait que nous montrer sa vision, ici avec cet album, il nous y fait vivre, et côtoyer les différents éléments.
Oublions donc les distances, le temps, et laissons nous allez, l’album nous enchante de son calme et c’est un effet relaxant qui s’imprègne de nous au fur et a mesure. L’eau est la principale ressource utilisée, et sous toutes ses formes, accompagnée de samples et du synthé ils nous amènent tout droit vers cet espace au plus clair « Lost Land Part I »
Si l’aspect relaxant s’installe, c’est néanmoins une certaine tristesse qui apparaît (j’entends le bruit de l’eau couler), la mélodie se fait plus grave et les nappes beaucoup plus sombres, et je me vois là perdu, les larmes au visage.
Au milieu de ces émotions, la musique arrive à instaurer une sensation de fraîcheur, puis plus intense, et finalement la rencontre se produit : celle du vent et de l’eau, le synthé appuie pour beaucoup cette atmosphère presque glacial et cristalline « Frost » A ces sons glacial, le bruit des craquements des icebergs apparaît comme inévitable, et de l’intensité de cet environnement hostile vient naître une mélancolie insoupçonnée « Partial Melt » vers des fonds sonores où résonnent en sagesse un langage inconnu, celui des baleines.
L’eau est souvent synonyme de renaissance, mais une fois au fond, c’est le temps qui vient jouer son affaire et petit à petit, les abîmes vous emportent, vous détruisent, vous oublient. Chaque mouvement nous emporte inévitablement plus profondément…pour finir au fond et y reposer à jamais
Deuxième essai pour Necrophorus, et succès presque immédiat, puisque cet album est pour moi le meilleur jusqu'à présent. Tout est parfaitement mis en relation pour vous immerger, et vous emporter, au plus profond avec des pistes très sombres et le plus loin possible avec des pistes qui vous dégage une envie de vous laisser transporter. Tout flotte (le début), ou a flotter (la fin) un véritable voyage entre la surface et le monde sous marin. Un très bon album.
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