Après avoir été obligé de rebaptiser le groupe en « The Crown » suite aux pressions du groupe chrétien de glam-pop également nommé « Crown Of Thorns » et une signature avec le label « Metal Blade », le groupe sort son troisième album « Hell Is Here », en 1999.
En plus de trois quarts d’heure d’un Death Metal brutalo-mélodique, les suédois nous assènent 11 titres de Mort, Destruction, Révolution, Violence, Mystère, Satanisme, Guerre, Drogues, Armageddon, Sexe et Magie Noire ; car parmi les 2 grandes bannières, de Death, connues, « Gore » ou « Satanique », The Crown a choisi la seconde. La pochette représente des flammes et un pentacle, écrit en dessous « Hell Is Here » en lettre de feu. Quand au livret, il comprend les lyrics, si vous arrivez à suivre les paroles, et les photos de ces brutes... Cet album sort à la veille de l’An 2000, était-ce une coïncidence ? Je ne pense pas. Tous ces titres sont une offrande à la Bête, composés par ses suppôts en personne.
Etant de meilleurs musiciens que par le passé, la force de leurs compos s’en ressent décuplée en technique et en férocité, notamment pour ce qui est des prestigieux soli de Marcus Sunesson. Les leads, aux mélodies envoûtantes, et les rythmiques, un peu trashy, sont écrites de façon que chaque note complète l’accord de l’autre, comme des jumeaux qui finissent leurs phrases en chœur ; la basse, légèrement en retrait, par rapport aux guitares renforce les rythmiques et fait ressortir, des profondeurs, la brutalité innée de chaque morceau. La batterie ne s’arrête jamais telle une horde de chevaux sauvages lancée en plein galop et quand aux vocaux, Johan Lindstrand hurle les textes, qu’on lui a écrits (sauf « Mysterion » qui est de sa main), avec une rage de « trasher ».
Des titres comme « The Poison », « At The End », « 1999 – Revolution 666 » (le plus brutal et explosif de la tracklist) ou « Give You Hell » sont fait pour vous inciter à signer un pacte avec le Diable ! Mais… sans conteste, mon préféré est le grand, l’ultime « Mysterion ». Il commence par de rapides arpèges en son clair avant d’être vite rejoins par les « drums blasts » et autres créatures à 4 ou 6 cordes. Alternant mid-tempo, pendant les couplets, et rouleau compresseur le reste du temps ; le solo technique est « virtuosement » joué ; le petit pont, avant la fin, est en fait une légère pause avant l’assaut final ; et pour finir les vocaux (débit et rage) vont crescendo pour qu’à la fin on les reçoive directement dans la boîte crânienne, postillons y compris !!!
Telles des électrodes minutieusement branchées sur la « loge cérébrale », cet album agit comme un électrochoc dans l’inconscient du « Surmoi », repoussant les limites de l’Interdit et faussant toutes valeurs de Bien et de Mal !
|