Préparez le biactol, notre belge Herman Klapholz ('Ah cama-sotz' qui signifie 'sang de chauve-souris' en vieux dialecte mexicain, la légende voulait qu'elle décapite ses victimes avec ses ailes, coolos la bestiole...) est dans la place et il nous concocte là un bon petit dark ambient qui sent la mort à plein nez, de quoi vous faire pousser de grosses pustules aux aisselles...
D'ailleurs parlons un peu du titre de l'album et faisons un petit historique ensemble : 'La peste' ainsi que de son 1er titre '1348', une date sombre où, en France entre autre, un fléau meurtrier emporta des millions de vies humaines, la peste noire ou bubonique, maladie très contagieuse provoquée par le bacille Yersinia pestis (du nom de Yersin qui le découvrit en 1894). En 1349, la peste quitte la France pour les pays nordiques. Elle fera en tout près de 25 millions de victimes...
On s'attend donc à un album bien morbide et c'est le cas, les pistes sont construites comme à son habitude sur des nappes sourdes en fond qui nous embrume l'esprit et nous étouffe. L'electro/indus est bien dosé, parfois beaucoup plus appuyé ('3 days of agony', 'Les enfers' très rythmé et martial, ses bruits stridents qui vous transpercent les tripes et des sons destructeurs d'éclairs annonçant des pouvoirs divins incontrôlables), mais résolument ambient et froid dans l'ensemble et c'est ce que l'on cherche. Des percus hachurées sont présentes pour cisailler les nappes et nous prévenir que l'apocalypse est proche ('1348' où les corps se font comme du cristal, 'deadly sins' très impérieux, on a l'impression que les percus fauchent les carcasses sans répit les unes après les autres, 'Corpses' cette fois ci avec un bruit de cymbale et c'est encore plus angoissant, on ne sait pas quand il va retentir et combien il va en emporter).
On retrouvera toute sorte de voix déformées, lointaines, sombres et torturées, c'est sur 'avignon', l'une des mes préférées car extrêmement angoissante si elle n'avait pas cette petite nappe de violon lancinante qui redonne un peu d'espoir et 'Omen' où l'on entend ces gens crier et ces paroles incompréhensibles et qui s'entremêlent sont inquiétantes, ce titre est d'ailleurs assez dissonant. Les portes de la Cité se referment pour accueillir les derniers exilés meurtris du voyage sans fin qu'ils ont du parcourir sur les terres dévastées du monde oublié, à l'abandon. Prisonniers à jamais de cette bâtisse ne faisant qu'un avec le ciel et la terre. Un bon album bien dark.
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