Après deux démos, Eros Nécropsique signe chez Adipocère et sort son premier album « Charnelle Transcence ». L’originalité de ce duo est de mettre en musique des textes (très) sombres, en unissant (à la scène) un bassiste (Cof) et un claviériste (Olivier) qui lacère l’air suffoquant de ses mots emplis d’un désespoir plus que palpable, sur des notes émotionnelement en osmose avec les proses. Neuf titres, dont deux instrumentaux, pour 45 min de douceur mortelle, à contempler les étoiles, allongé sur un lit de roses ; un disque qui se termine en beauté par « Délirium de l’être seul », sans conteste mon petit coup de cœur, qui résume… tout !
Leur musique n’est pas rapide mais néanmoins violente comme une fausse douceur qui se révèle finalement être la Mort. Chaque riff rapporte vraiment l’émotion des « poèmes » d’Olivier, abordant divers sujets comme l’avortement, la sexualité de manière générale et ses diverses pratiques, l’hérésie, le suicide, la mort d’un être cher, la folie due à la solitude, enfin que des choses gaies et qui vous donneront envie de vous en jeter un pour digérer tout ça.
Des morceaux assez minimalistes dans leur composition où les notes de basse font une dernière danse funéraire autour d’un clavier immobile qui fait sonné, en un ultime râle, ses lourds accords comme les derniers battements d’un cœur meurtrie, le tout pour faire résonner les mots bien choisis, comme une offrande à la mort ou à la révolte, d’un auteur poétique, particulièrement inspiré. De plus, il les chante avec cette voix si caractéristique, comme implorant les cadavres à unir leurs corps décharnés pour une formidable orgie, qu’on ne peut que succomber face à une poésie aussi funeste.
L’ensemble fonctionne à merveille et rend les titres vraiment vivant de part leurs émotions si fortes et ressentie comme telle. Lorsque vous écouterez cet album, attendez vous à y pénétrer plus que vous ne le voudirez et laissez-vous aller à flirter avec vos plus noirs sentiments…
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