Premier album de Summoning sorti en 1995, chez Napalm Records, et autant dire qu’il surprend l’auditeur surtout si celui-ci connaît le reste de la discographie du groupe. Rien à voir (excepté le thème général et l’œuvre de Tolkien) !
Commençons par le commencement : le visuel de la pochette est déjà très soigné, à l’époque, mais le plus déstabilisant, c’est la couleur de l’impression, très old school, exclusivement N&B. Ensuite le line-up, pas deux mais trois musiciens. Pourquoi ? Parce qu’en plus de Protector (voix, guitares, claviers) et Silenius (voix, basse, claviers), vient renforcer la formation autrichienne, Trifixion (batterie). Et oui, au début Summoning avait une vraie batterie et le style était plus directe et plus « raw ». Un pur groupe de Black avec quelques ambiances au synthé par ci, par là mais rien d’aussi abouti que ce qu’ils ont fait par la suite. En 50 minutes, Summoning nous propose 11 titres d’un Black Metal bien construit.
Une production qui sonne 90’s, un peu à la Immortal des débuts. D’ailleurs c’est à Immortal, et plus particulièrement à l’époque de « Diabolical Fullmoon Mysticism », que je pense quand j’écoute cet album qui, malgré la surprise, est de bonne facture. Les voix, typées Black traditionnel - cris et vocaux écorchés - racontent les histoires fantastiques de la Terre du Milieu sur une musique tantôt brutale tantôt presque folklorique avec ses passages mélodiques où les parties aux claviers nous font oubliées Immortal au profit d’un autre grand groupe de l’époque, qui n’est autre que Emperor dans sa période « Wrath of the Tyrant ».
Deux titres ont vraiment retenu toute mon attention. Tout d’abord le premier « Grey Heavens », une intro envoûtante au synthé qui pose les premiers fondements d’un style qu’ils ont développé par la suite dans tous leurs titres. Puis le deuxième à m’avoir accroché les oreilles, est en fait le dernier titre de l’album, « Moondance ». Il commence rapide, des riffs appuyés sur des blasts classiques, puis sans prévenir, il stoppe net et part sur des arpèges mélodiques accompagnés d’une voix à la Abbath (comme sur « Blashyrkh »), s’ensuit une transition un peu « grind » de 3 secondes et retour sur d’autres arpèges, pour terminer le morceau comme ça a commencé : en « Blast ». Excellent !
Rien que pour connaître cette œuvre « décalée » - même si elle est parue avant et que c’est, en fait, le reste de la discographie qui diffère de cet album - de Summoning, je vous conseille de vous procurer ce Lugburz au plus vite !
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