Cet album est un petit chef d'oeuvre de Dark Ambiant, les nappes de violons arrivent sur "The poisonous eye" et tissent la toile d'araignée dans laquelle l'auditeur va être inexorablement piégé. Cette musique invite au voyage de l'esprit et de l'âme, des tambours lointains martèlent sourdement en toile de fond et nous parviennent avec l'écho d'un vent apportant désespoir et désolation, dévorant de tristesse. Les voix parfois mornes comme des prières ou alos emplie de lyrisme, soutenues par des choeurs aux âmes noires rappellent l'homme à son fondement: les ténebres. La beauté se mele aux plus noirs sentiments, tout comme l'atmosphère est partagée entre un monde encore a l'état sauvage et ce coté contemporain, une sorte de requiem pour notre monde actuel, qu'on ne peut que pleurer. Les machines se rebellent et commencent une marche funêbre dont le rythme infernal et froid annonce l'apocalypse, et on ne peut que se résigner devant un desespoir aussi profond. On parvient difficilement a penser aux moyens déployés pour aboutir a cette musique tant elle nous absorbe, et son unité nous perd dans l'infini. Les fantômes de Brendan Perry et Lisa Gerrard ne sont pas très loin néanmoins, et je regrette que le chant ne s'aventure pas la ou Dead Can Dance a arreté l'aventure, le coté "crooner" du chanteur n'ayant rien de bien original. L'alchimie fonctionne tout de même et on a du mal a sortir du royaume des songes dans lequel on était plongé tout au long de l'album. Un disque mesuré, envoutant et inoubliable...
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