Nos deux compères (Protector & Silenius) de Summoning remettent le couvert pour la quatrième fois et sortent « Nightshade Forests » en 1997, chez Napalm Records. Hormis, qu’ici, ce n’est pas un album que l’on nous propose mais un mini-cd, qui fait, quand même, une demi heure avec seulement 4 chansons. Repartons nous évader dans le monde imaginaire de Tolkien, mis en musique pour l’occasion…
Pas une grande révolution musicale dans le style du groupe qui, comme à l’acoutumée, nous laisse contempler un torrent ou errer sur les vastes plaines, au milieu de créatures fantastiques ou participer à des batailles, comme dans « Flesh and Blood » (la troisième) qui se termine sur des bruits d’épées en contact et qui nous projette directement au centre de l’action.
Tout de même quelques changements ont été apportés à cette réalisation et qui nous aiguille sur les nouvelles aspirations du groupe. En premier lieu, ce qui m’a frappé, c’est cette profondeur dans chaque titre, ce côté moins directe et rentre dedans, même si déjà très travaillé, que l’on retrouve sur les précédents albums. Ensuite, les guitares sont mises plus en retrait au profit du synthé afin de laisser opérer toute la magie des mélodies envoûtantes qui nous fait passer la porte séparant le monde réel de l’imaginaire. La programmation rythmique est elle aussi en adéquation avec le reste, pas un tambour plus haut que l’autre, juste ce qu’il faut pour nous convaincre que c’est ce monde-ci qui est réel et pas le nôtre, pas celui où l’on croyait avoir notre vie. Quant aux voix écorchées relatant les histoires de ce monde aux milles merveilles où les forces du Bien et du Mal s’affrontent, elles se fondent dans le décor grâce à cette petite réverbe qui accentue ce sentiment de profondeur et au final c’est cet ensemble qui fait qu’on part réellement pour un Autre Monde. Difficile après cet exode de redescendre sur Terre, les pieds au sol et la tête sur les épaules, au milieu d’une pièce banale. Mon coup de cœur va à la dernière « Habbanan beneath the stars ». Ce morceau est splendide et surtout son passage mélodique, et quelque peu mélancolique, qui se répète à 3 reprises durant le titre - un moment fort de l’album et qui le conclu fort bien.
Recommandé à tous ceux et toutes celles qui ont envie d’évasion… et comme pour l’ensemble de l’œuvre de Summoning, vous pouvez acheter ce MCD sans vous poser de questions, vous ne serez pas déçu !
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