Oh joie, un nouvel album de Nargaroth, "Prosatanica Shooting Angels", sorti peu de temps après le "Rasluka Part I" et un an après un "Geliebte Des Regens" qui avait su défrayer la chronique avec un passage à une musique dépressive pas vraiment réussie. Mais cette fois, No Colours et René Wagner (Kanwulf) nous l'ont promis, exit le style "Black Metal Ist Krieg" renié par son auteur car trop vendu, fini le black dépressif, place au Blasphemic Death Metal et un retour vers l'underground.
Et c'est vrai quand on écoute l'album on a vraiment l'impression d'écouter un blasphème, mais plutôt un blasphème à notre chère musique qu'est le metal. Riffs éculés et entendus sur des milliers d'autres pistes, ambiances inexistentes, production et mixage des instruments absolument nuls. Rien ne semble pouvoir sauver cet album de la déconfiture. Où s'arrêtera Kanwulf dans sa destruction ? Rien à en croire la horde de fans qui semblent s'attacher plus au personnage ambigü que peut représenter Kanwulf qu'à sa musique qui n'apporte rien à la scène metal sauf quelques bonnes blagues.
D'ailleurs certains passages de cet album m'ont pratiquement fait hurler de rire comme la piste "Satan Industries" aux lyrics niais qui sont censés indiquer les inventions de Satan (Air Pollution, V8 Power, Gatling Gun, Napalm Fire, etc...) et une fin digne d'un morceau de house-music entendu au "Macumba" du coin. Ou encore l'intro "Love Is Always Over With Ejaculation" qui semble vouloir imposer un début malsain à l'album mais la fin du sample avec des "Fucker" (A quand un album de Nargaroth sans le mot Fuck dans une des pistes ?) donne plutôt le sourire. On sait que Kanwulf n'a jamais été digne d'écrire de bons lyrics mais on semble vraiment toucher le fond avec cet album, tellement rempli de niaiserie qu'on pourrait croire qu'il a exploité un enfant dans sa cave pour qu'il écrive à sa place. La production est trop étouffée pour qu'on puisse réellement apprécier les quelques bons riffs qui pourraient exister sur cet album.
Bref, on rigole mais l'album fait quand même plus de 50 minutes, c'est long, très long même pour ce blasphème encore plus plat que "Rasluka Part I". Quand on pense que certains considèrent Nargaroth comme le futur du black metal, on ne peut que s'interroger sur l'avenir de cette scène qui semble préférer les attitudes de posers de certains que le talent musical des autres. Gardez votre argent et passez votre chemin pour vous orienter vers d'autres groupes de black metal dépressif comme Wigrid plutôt que d'acheter ce disque qui servira de freeze-bee cet été.
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