NATTEN’S MADRIGAL est l’album qui va clôturer une trilogie débutée avec le génialissime BERGTATT. Ulver, Garm en tête, manie les genres avec aisance, se renouvelant à chaque réalisation afin de proposer le meilleur de lui-même. 1996, les norvégiens délivrent un opus de black metal brutal, incisif et conceptuel. La lycanthropie comme unique source d’inspiration, c’est une véritable déflagration sonore dont nous gratifie Ulver.
Huit hymnes, quarante quatre minutes et autant de temps marqués par le sceau de l’intelligence et de la virulence.L’extrême saturation des guitares qui aurait pu être sponsorisé par black et decker, un chant incroyablement haineux et des blasts en abondance accentuent le caractère brut des compositions. Une puissance de feu à arracher les arbres des forêts d’Europe du nord. Malgré cela les accents mélodiques de BERGTATT perdurent pour offrir à cette sauvagerie sans nom, un brin de poésie et de finesse. La production volontairement brouillon authentifie l’appartenance au mouvement en preservant toutefois la distinction auditive de chaque instrument. A ce propos,la légende raconte que le groupe aurait préféré utiliser le budget d’enregistrement offert par Century Media à des fins personnels !
Le loup norvégien est plus enragé que jamais et cela n’est pas pour nous déplaire. NATTEN’S MADRIGAL restera éternellement un symbole d’intégrité et de brutalité pour le métal extrême. Il est aussi important de noter que le groupe a eu la finesse de ne pas tomber dans l’ornière des polémiques politico-religieuses polluant les contrées norvégiennes! Ceci explique probablement la confidentialité qui l’entoure, forçant d’autant plus l’admiration.Ulver est grand et l’humanité entière se doit de ne plus l’ignorer…
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