Un album de référence dans toute l’histoire du Black Metal, avec son artwork d’un blanc presque virginal. Une pochette plutôt inhabituelle dans ce genre musical puisque d’ordinaire ces dernières sont de couleurs sombres voire tout simplement bicolore, N&B. Un pur hymne à la glace et on voit bien qu’Immortal est chez lui. J’en veux pour preuve les photos des membres dans la neige, posant avec leurs instruments.
Doit on présenter ce groupe devenu, aujourd’hui, culte ? Oui… au cas où certains soient encore en retard d’un train ! « Battles In The North », sorti en 1995 chez Osmose Productions, est le troisième album du groupe et succède à « Pure Holocaust ». Comme sur l’album précédent, Abbath (basse, batterie, vocaux) compose les musiques, épaulé par Demonaz (guitare) qui, lui, est plus orienté sur l’écriture des textes.
Hormis la déconcertante blancheur de l’album, le contenu est l’œuvre dévastatrice d’une nature hostile. C’est comme contempler la magnificence cotonneuse du manteau neigeux et en oublier la rudesse du froid, tel un tapis d’aiguilles vous pénétrant chaque minute un peu plus jusqu’à l’endormissement éternel. A ce moment, vous êtes seul, bleu et perdu dans les fjords norvégiens avec une légère bise qui vous lacère la peau.
Trente cinq minutes de pure brutalité ! Ça « blast » non-stop, pas de répit pour le pauvre auditeur mortel, à part les rares breaks et quelques passages où le tempo ralenti… mais c’est pour mieux repartir mon enfant ! Les parties de Demonaz sont tel un mur de glace infranchissable, ses arpèges sont envoûtants et bien trouvés, la basse rythmique appuie les lignes de guitare s’offrant quelques rares passages d’expression personnelle. Quand aux vocaux d’Abbath, ceux qui ont donné une identité propre aux morceaux d’Immortal, ils récitent les lyrics de Demonaz avec une voix si… personnelle, comme possédé par quelque chose d’inhumain. Peut-être est-ce « Dame Nature » elle-même, allez savoir ! Deux titres ressortent incontestablement de cet album, l’un au début « Battles In The North », l’autre à la fin, le splendide et déroutant « Blashyrkh (Mighty Ravendark) ». Au fait… vous avez vu le clip de ce dernier ? Je vous le conseille, il est assez drôle. Au sommet d’une montagne, le groupe joue de ses instruments (guitare et basse) quand Abbath se met à courir avec sa basse… (héhé). A découvrir si vous ne connaissez pas !
Certains diront que ce « Battles… » est répétitif ; certes mais pas autant que moult galettes suédoises. Le meilleur cru d’Immortal ! Un album a consommer sans modération, un classique du genre que tout black metalleux se doit de connaître (et pas seulement de nom !!!) et même de posséder.
Si après cette bataille dans la neige vous n’êtes pas glacés jusqu’à l’os, c’est que vous êtes givrés.
|