Après le magnifique « In the rectory of the bizarre reverend » de 2002, le grand Reverend ne s'arrête pas là et sort l'année d'après cet EP de 75 minutes. Pour ceux qui connaissent mal le groupe, on peut dire que RB joue un Trad Doom qui plonge ses influences directement dans Saint Vitus, Witchfinder General, Black Sabbath ainsi que dans le NWOBHM mais en incorporant un chant dit dramatique et en baissant encore plus le tempo, ce qui fait d'eux, un groupe vraiment à part de la scène trad doom. Il n'aura pas fallu longtemps pour les considérer au rang de groupe culte. Ce qui n'est pas, à mon avis, démérité.
Bref, attaquons nous à ce massif Ep, ne vous attendez pas à du "ITROTBR" bis, « Harbinger » qui fait office d'introduction vous le montrera, des riffs répétitifs ultra lourd et sombre pendant 3 minutes pour indiquer que nous entrons dans des terres obscures et ensorcelées mais non moins désespérées.
« Strange Horizons » , qui était déjà présente sur la démo Slice of Doom, est sans doute la chanson la plus heavy, la plus Doom, qui aurai pu être sur le premier album, avec une fin de morceau très éplorée avec lead funèbre et chant à la limite du pleuré sur la toute fin.
Mais si vous pensiez avoir déjà entendu le plus gros morceau, vous allez être surpris, le titre le plus prog, le plus expérimental de Reverend Bizarre arrive, « from the void » va vous mettre à rude épreuve. Le titre est très explicite, mais quand on sait que le batteur est surnommé Void, on peut s'attendre à quelques surprises, dont ce solo de batterie qui dure 5 minutes, la suite du morceau est carrément possédée et hallucinée, des cris de sorcier par Albert et ce même riff lourd et grave qui tourne en boucle, ouah tout ça à duré une bonne vingtaine de minute, qui dira après que RB c'est chiant et tout le temps la même chose?
Le titre suivant s'avère plus aéré et moins enfermé que from the void, mais la voix d'albert a carrément un ton guerrier, comme s’il partait combattre le démon qui le hantait. Puis en plein milieu comme pour la précédente, tout s'arrête, une basse qui tourne en boucle, et un lead de guitare carrément épique. Mais il y a un riff qui m'a vraiment frappé. Car ce n'est pas le genre de riff qu'utilise RB, vers la onzième minute, on quitte cette cassure avec un riff qui finit en vibrato qui est exactement le même que ..........que..... la chanson «friend of hell » de Witchfinder General ( ce qui est surprenant c'est que ce riff est utilisé exactement pareil sur WG, une basse qui tourne dans une espèce d'intermède, un lead epique.... ), bref j'ai l'art du détail oui, mais ce riff est, selon moi, un gros clin d'oeil a Witchfinder General (et surtout à cet album).
On finit le disque sur une reprise de Burzum « Dunkelheit », alors là chapeau, je n'arrive plus à écouter l'original tellement cette reprise est énorme. Pas une vulgaire reprise, le son est alourdit, le chant est clair et mélancolique et le tempo est bien sûr trèèèèès ralentit pour vous en douter offrir une version DOOM de « Dunkelheit ». Bref cette chanson n'était déjà pas très joyeuse, mais là, elle est vraiment déprimante.
Certains regretteront cet esprit trad doom dramatique qui faisait le succès du premier album, mais les autres acclameront cette parfaite alliance de trad doom, de doom prog, expérimental et de Black Metal.
Let it be true
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